
A observer la toponymie de Caen, on pourrait penser que tout le centre
ville occupe une surface relativement plane, troublée en un
seul endroit par un
obstacle rocheux d’importance, le promontoire du
château.
Les limites du territoire communal (rive droite, rive gauche) sont par
contre situées sur le
plateau calcaire dans lequel les rivières (l’Odon
dans une moindre mesure, et surtout l’Orne) ont
taillé leur lit au fil des centaines de milliers
d’années de l’histoire
géologique locale, creusant ainsi de larges
vallées, colonisées par
l’homme aux cours des siècles.
Il y a environ 25 000 ans, sur le site de la
place Guillouard,
à l’emplacement du parc de
stationnement souterrain, la rivière Orne
renforcée par l’Odon beaucoup plus puissant que
la petite rivière actuelle a
déposé
une épaisseur d’alluvions conséquentes
« galets de différentes
tailles, de sable » en deux niveaux, 4 mètres pour
le niveau supérieur, 2 mètres pour le niveau
situé le plus bas, séparées par de la
tourbe, de l’argile (environ 2 mètres
d’épaisseur). Tous ces
sédiments reposent sur le calcaire (roche
omniprésente à Caen et dans les environs,
située à plus de
16 mètres plus bas que la place Guillouard).
La carte qui figure un plan de la ville actuelle donne une idée de l’occupation maximale de la vallée par la rivière Orne lorsque celle-ci était en situation de débâcle pendant la dernière période froide (moins 150 000 ans - moins 80 000 ans environ) période pendant laquelle les conditions climatiques locales étaient proches de la Sibérie (domaine périglaciaire).

Lorsque l’Orne était en situation de
débâcle, son régime était
très puissant, torrentiel
arrachant sur son passage, arbres, roches. A d’autres
moments, le régime fluvial était plus
modéré
le courant ne déposait plus que des
éléments moins grossiers (sable, limons,
graviers).
Parfois le retrait de la rivière, dû à
une baisse de niveau de la mer ou d’un
rééquilibrage de
son lit a amené à l’air libre des
niveaux
d’alluvions situées en marge du lit majeur et sur
lesquelles
pouvaient alors se développer une certaine
végétation.
Ces dépôts
(graviers,
sables, puis tourbe, argile)
ne se sont pas faits en une seule fois, nous ne
raisonnons pas ici à une échelle de temps humain,
mais avec un pas de temps beaucoup plus
vaste, celui de l’histoire
géologique.
Sources :
« Le Musée de Normandie
»
Promenade en ville le 5 août 2010
P. Leroux J.Y. Marin
C. Van Howe
L. Bresson
Lucien
Bresson
Année universitaire 2009-2010