
Le
terrain compris entre les remparts du Bourg Le Roi et celui de
l’Abbaye Saint Etienne connu sous le nom de
l’île
Regnault fut peu peuplé avant 1346.
Les textes font seulement mention de quelques maisons
isolées.
Les
nouvelles fortifications ainsi que l’aménagement
de la
porte Saint Etienne destinés à dévier
une partie du
trafic empruntant normalement la porte de Bayeux, contribuèrent au
développement d’un quartier suburbain actif,
traversé par une large voie pavée
bordée
d’ateliers d’artisans et
d’échoppes de
marchands.
Cette prospérité durera jusqu'à la
fin du XVIème où les Caennais de nouveau se
préoccuperont des fortifications de la ville.
Un fort et
un bastion avaient été commencés
devant Saint
Etienne le Vieux et le rempart du Bourg le Roi prolongé vers
l’est pour rejoindre celui de l’Ile Saint Jean.
La
visitation des tours et murailles par les Échevins de la
ville en 1593
confirmera l’expropriation des maisons de Pierre Girard
situées sur l’île Regnault,
expropriation
commencée l’année
précédente. Ces
maisons furent démolies, elles représentaient
autant
d’obstacles derrière lesquels l’ennemi
pouvait se
réfugier. Le quartier est rasé et le
fossé qui
accompagne le rempart est élargi
Les
remparts de la ville
C'est
de l'organisation des deux centres abbatiaux (1066-1077) que Guillaume
le Conquérant fit élever le premier rempart qui
encerclait le Bourg le Duc. Il s'agissait probablement d'une simple
levée de terre pourvue d'une palissade dont aucun
élément n'a pu être reconnu lors des
fouilles.
La
fortification dont on peut encore observer les vestiges devant Saint
Etienne le Vieux, fut construite à partir de 1346,
après
la prise de Caen par le Roi Anglais Edouard III. Cette portion du
rempart constituait en effet une faiblesse dans le système
défensif urbain, et c'est encore par le quartier de Saint
Etienne le vieux que les assaillants réussirent à
prendre
le contrôle de la ville en 1417.
Le site
à l'Epoque Gallo-Romaine
La
place Guillouard, située en bordure de prairies
marécageuses, constitue la limite Est d'un gros bourg
Gallo-Romain (Vicus) dont le centre d'activité
était
situé sous l'actuel Hôtel de Ville. Ces faits sont
attestés par les différentes fouilles
réalisées ces dernières
années dans ce
périmètre (cloître de l'Abbaye,
intérieur et
extérieur de la salle des gardes, impasse du Duc Rollon). De
même différents sondages effectués en
1972 et 1982
aux abords de Saint Etienne le Vieux avaient
révélé l'existence de vestiges
gallo-romains
Le
nom donné à la ville laissait présager
cette
grande ancienneté de l'occupation du site, les formules
anciennes (Cathim, Catom) attestées dès 1026-1027
pouvaient être dérivées de Catumagos,
nom Gaulois
qui signifie "Le champ du combat";
A l'emplacement du parc de
stationnement souterrain, des vestiges fouillés se composent
d'un ensemble de fosses, dépotoirs contenant de la
céramique, ainsi qu'une grande quantité d'os de
boucherie
débités et cassés afin d'en extraire la
moelle. La
datation de la céramique donne une fourchette chronologique
comprise entre la moitié du premier siècle
après J
C et le début du IVème siècle,
confirmant ainsi la
datation habituellement attribuée au Vicus et à
son
abandon.
Le caractère épars des structures
Gallo-Romaines retrouvées nous prouve que nous nous trouvons
en
limite du Vicus. Cette hypothèse est
accréditée
par le fait que la place Guillouard constitue la dernière
parcelle habitable avant les terrains inondables de la prairie dont la
frontière est constituée par l'Odon qui coulait
à
l'emplacement de la bibliothèque municipale.
Sources
:
« Le Musée de Normandie
»
Promenade en ville le 5 août 2010
P. Leroux J.Y. Marin
C. Vanhoove - L. Bresson
Lucien
Bresson
Année universitaire 2009-2010